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Pierre Moizan, une soif d’apprendre hors du commun

Posté sur: oct. 7, 2019

Catégories: Actualités

Entretien avec Pierre Moizan qui travaille chez ROM-arrangé depuis 2017. Il a pris, samedi 5 octobre 2019 à La Rochelle, le départ de la 1ère étape de la Mini Transat à bord de son prototype FRA630.2 COBA2 / CELTINOX.

La Mini Transat, c’est un parcours de 4 050 milles nautiques en solitaire en 2 étapes, à bord des plus petits bateaux de course au large (6,50m de long). La 1ère étape, longue de 1 350 milles, dure environ 7 jours et rallie La Rochelle à Las Palmas de Gran Canaria. La 2ème étape se déroule sur un parcours de 2 700 milles. Le départ sera donné le 2 novembre de Las Palmas de Gran Canaria pour une arrivée au Marin en Martinique environ 2 semaines plus tard pour les plus rapides.

Ils sont 87 marins dont 8 femmes et 75 bizuths à partir à l’assaut de l’Atlantique à bord de Minis 6.50 !

Peux-tu nous parler de ton parcours professionnel ?

Ingénieur Arts et Métiers de formation, j’ai travaillé pendant 7 ans comme pétrophysicien (analyse de données dans la recherche d'hydrocarbures) chez BG Group en UK, Brésil, Tunisie et Australie. Je suis arrivé en janvier 2017 à Lorient et travaille depuis chez ROM-arrangé.

Que fais-tu chez ROM-arrangé ?

Chez Rom-arrangé, cette année, j’ai notamment développé l’alarme Adrena qui équipe le dernier Hugo Boss, un capteur de foil pour Figaro3 ou Imoca et une application pour transférer les vidéos prises à partir d’un smartphone pour mieux faire vivre la course de l’intérieur.

Depuis quand et comment en es-tu venu à pratiquer la voile ?

Petit, je passais mes vacances à la mer à Quiberon à observer les bateaux naviguer au large, c’est peut-être là que l’idée a commencé à germer !

Il y a 3 ans, à la suite de mon expérience chez BG Group, j’ai voulu apprendre quelque chose de nouveau. J’ai pris mes 1er cours à l’école de voile de Concarneau pendant 1 semaine sur un Mini 6.50, avec comme professeur, François Jambou. Cette semaine a suffit à me décider à acheter un Mini 6.50 et à participer à la Mini Transat !

Surtout que la voile reste un sport où on peut devenir performant sur le tard.

Depuis, je suis installé à Lorient, meilleur endroit, selon moi, pour faire du bateau de course.

Pourquoi le Mini 6.50 et la Mini Transat ?

J’ai choisi le Mini 6.50 comme support car c’est ce qu’il y a de plus abordable.

Quant à la Mini Transat, c’est la meilleure école de Course au Large ! Je suis là pour apprendre à naviguer, ne pas faire les choses à moitié et tester la méthode Montessori physiquement.

Ce n’est pas forcément la Mini Transat qui me fait le plus rêver sur le circuit, c’est plutôt le Mini Fastnet. Je l’ai déjà fait 3 fois, j’aime son format de course qui se déroule sur 4 jours en double. En double, tu peux être tout le temps à fond ce qui n’est pas le cas en solo. En plus, j’ai vécu 1/3 de ma vie en UK donc le mythique Fastnet m’attire…

Comment te prépares-tu ?

Avant tout avec des adversaires en participant aux entraînements Mini de Lorient Grand Large avec Tanguy Leglatin et aux régates du circuit.

Pour te préparer, soit tu as du temps, soit tu as de l’argent et moi, je me suis donné du temps. Malgré cela, je passe plus de temps à préparer mon bateau que moi-même, car les 24h d'une journée ne sont pas de trop pour un proto. En 2018, suite à la rencontre avec un OFNI sur la course les Sables-Les Açores-Les Sables, j’ai passé beaucoup de temps à réparer mon bateau. Il y a énormément de personnes qui m’ont donné un coup de main, notamment Benoît qui a accepté de convertir mon temps plein en mi-temps. Quand ton bateau est en morceaux, c’est dur de tout faire tout seul. J’ai mis un an à tout reconstruire ! C’est évident que j’aurais préféré naviguer mais cela fait partie des choses que je voulais apprendre en faisant du Mini.

Aujourd’hui, le bateau entame sa 2ème vie d’où l’ajout du numéro 2 sur la coque. Il va vite voire très vite, en partie grâce à Antoine1 qui m’a beaucoup aidé cet hiver. Le bateau n’est pas prêt comme j’aurais souhaité mais c’est un bon compromis dont je suis satisfait !

Parles-nous de ta qualification2 ?

Cela fait 2 ans que je suis qualifié pour la Mini Transat. La qualification est valable pendant 5 ans.

J’ai du m’y reprendre à 2 fois pour le parcours de 1 000 milles en Solitaire sans escale hors course. La 1ère fois, j’avais effectué les 2/3 mais j’ai arrêté. Je ne savais pas naviguer ni régler mon bateau, c’était très pénible et frustrant. Ce qui est important pour moi, c’est le chemin, la forme. Je n’ai jamais douté de mes capacités, j’étais sûr de pouvoir le boucler, mais j’ai préféré prendre mon temps pour me perfectionner et effectivement ne pas faire la transat 2017 et repousser jusqu’à 2019.

Quel est ton objectif ?

Mon objectif est déjà atteint, c’était d’apprendre et en 3 ans, j’ai beaucoup appris ! Mais plus sérieusement, j’espère tout mettre bout à bout pour faire une bonne course, je sais que j’en suis capable.

Quel est ton point fort pour la Mini Transat ?

Il faudrait demander à mes concurrents !

J’ai beaucoup optimisé mon bateau suite aux avaries de la saison dernière même si je m’en serais bien passé. Je commence à bien connaître mon bateau, et je sais qu’il est bien plus rapide que son numéro ne le laisse supposer.

Et ton point faible ?

Aucun ! Enfin si : j’ai peu navigué cette année car je l'ai passée à réparer mon bateau.

 

Quels sont tes projets sportifs après la Mini ?

Dans l’idéal, un petit peu de tout !

Le Figaro, je pense que c’est super intéressant notamment avec la monotypie.

Après, c’est aussi une question d’argent. Aujourd’hui, même en Mini pour gagner, il faut de l’argent.

Je souhaiterais utiliser mes capacités d’analyse (notamment de données) dans la course au large. J’ai fait cela à haut niveau pendant 7 ans dans la recherche d’hydrocarbures et je sais que ces expériences sont transférables à la course au large.

Quel est ton meilleur souvenir en mer ?

Le dernier Mini Fastnet avec Mathieu Lambert où nous avons fait une belle course avec notre lot de problèmes comme tout le monde mais c’était vraiment un moment sympa partagé avec lui.

Et ton pire souvenir ?

Il n’y en a pas !

 

Quel marin admires-tu le plus ? Et pourquoi ?

Admirer est un bien grand mot, ce serait plus ceux avec qui j’aime échanger, ils sont nombreux à être très intéressants : Adrien Hardy, Antoine Rioux, Clarisse Cremer, Yoann Richomme, les clients que je rencontre chez ROM-arrangé…

Il y a également François Gabart, il est très fort et ne fait pas que naviguer, il gère aussi sa propre société avec réussite.

 

Ta devise est « It's not about the destination it's about the journey. Isn't it ? » Pourquoi cette devise ?
Pour moi, c’est important d’apprendre. C’est un combat de tous les jours pour ne pas faire la même chose. Apprendre, progresser, c’est ce qui me motive !

 

Suivez et supportez Pierre Moizan sur sa page Facebook PMZ sailing.

 

1 Antoine Rioux, qui travaille également chez ROM-arrangé, a participé 2 fois à la Mini Transat en 2009 et en 2011 où il finit 3ème en proto.

2 La qualification consiste à :

  • 1 500 milles en course sur au moins 2 épreuves dont au moins 1 en solitaire, avec au moins 1 étape de + de 500 milles sans escale,
  • 1 000 milles en solitaire sans escale, hors course, sur le bateau inscrit sur un parcours établi par la Classe.
  • Finir, l’année de la Mini Transat, au moins 1 épreuve du calendrier Mini sur le bateau inscrit

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